Il entre dans toutes les actions humaines plus de hasard que de décision.
Adieu, mon cher et bon ami ; si je croyais que la fortune pût vous rendre heureux, je vous dirais : « Courez à la fortune » ; mais peut-être avez-vous raison de la dédaigner avec tant de trésors pour vous passer d'elle ; j'aime mieux vous dire : « Courez à la félicité », c'est la fortune du sage.
De quelque mot profond tout homme est le disciple.
L'objection, l'écart, la méfiance sereine, l'ironie sont des signes de santé. Tout ce qui est absolu est du domaine de la pathologie.
Chaque artiste a d'abord été un amateur.
Tout est tentation à qui la craint.
Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme.
Tous les vices à la mode passent pour vertus.
Ne peut rien pour le bonheur d'autrui celui qui ne sait être heureux lui-même.
Le vrai prix du travail n’est que de vivre en paix.
La solitude n'est pas l'absence de compagnie, mais le moment où notre âme est libre de converser avec nous et de nous aider à décider de nos vies.
Les hommes ont de grandes prétentions et de petits projets.
Jamais la liberté ne cesse d'être aimable ;
Le temps est assez long pour quiconque en profite.
Le style est autant sous les mots que dans les mots.
Celui qui joue avec la vie n'arrive jamais à rien.
Jamais un tendre amour n'expose ce qu'il aime.
Or, de toutes les sciences que l’homme peut et doit savoir, la principale, c’est la science de vivre de manière à faire le moins de mal et le plus de bien possible ; et de tous les arts, celui de savoir éviter le mal et produire le bien avec le moins d’efforts possible.
L'égoïsme est un fruit de civilisation, non de sauvagerie, et l'altruisme est son correctif.
Par ma foi, il y a plus de quarante ans que je dis de la prose sans que j'en susse rien.
Le plaisir est commun à tous les êtres vivants et il accompagne tous nos actes accomplis par choix ; c'est que le bien et l'utile, de l'avis commun, sont agréables.
On peut regretter les meilleurs temps, mais non pas fuir aux présents.
Tous les hommes sont clairvoyants sur leurs intérêts ; et il n’arrive guère qu’on les en détache par la ruse. On a admiré dans les négociations la supériorité de la maison d’Autriche, mais pendant l’énorme puissance de cette famille, non après. Les traités les mieux ménagés ne sont que la loi du plus fort.
La servitude abaisse les hommes jusqu'à s'en faire aimer.
Osez prendre un plus grand essor : un tour d'imagination un peu hardi nous ouvre souvent des chemins pleins de lumière.
La parole est l'ombre de l'action.
Fait-on des lois autrement qu'avec des mots ? Vie, liberté, propriété, honneur, tout ce que nous avons de plus précieux dépend du choix des mots.
La parole ne représente parfois qu’une manière, plus adroite que le silence, de se taire.
Accepter l'absurdité de tout ce qui nous entoure est une étape, une expérience nécessaire : ce ne doit pas devenir une impasse. Elle suscite une révolte qui peut devenir féconde.
La pitié s'éprouve de haut en bas. La compassion, au contraire, est un sentiment horizontal : elle n'a de sens qu'entre égaux, ou plutôt, et mieux, elle réalise cette égalité entre celui qui souffre et celui, à côté de lui et dès lors sur le même plan, qui partage sa souffrance.
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