La durée toute pure est la forme que prend la succession de nos états de conscience quand notre moi se laisse vivre, quand il s'abstient d'établir une séparation entre l'état présent et les états antérieurs.
Il faut avoir vécu pour pouvoir penser le vécu.
La vérité d'hier est morte, celle de demain est encore à bâtir. Aucune synthèse valable n'est entrevue, et chacun d'entre nous ne détient qu'une parcelle de vérité.
Il y a des reproches qui louent, et des louanges qui médisent.
L'art est une tentative pour intégrer le mal.
Il connaît l'univers et ne se connaît pas.
Tant il est vrai que, face aux grands périls, le salut n'est que dans la grandeur.
Nous sentons qu’une civilisation a la même fragilité qu’une vie.
Véritablement bon est l'homme rare qui jamais ne blâme les gens des maux qui leur arrivent.
Dans l'enfance de tous les peuples, comme dans celle des particuliers, le sentiment a toujours précédé la réflexion, et en a été le premier maître.
Il est bon de parler, et meilleur de se taire.
Apprenez que tout flatteur, Vit aux dépens de celui qui l’écoute.
Il y a quelques rencontres dans la vie où la vérité et la simplicité sont le meilleur manège du monde.
Chacun se dit ami : mais fou qui s'y repose, Rien n'est plus commun que le nom, Rien n'est plus rare que la chose.
Le plus sage est celui qui ne pense point l'être.
L'ordre ne crée pas la vie.
L’amour est une image de notre vie : l’un et l’autre sont sujets aux mêmes révolutions et aux mêmes changements.
L’indifférence où nous sommes pour la vérité dans la morale vient de ce que nous sommes décidés à suivre nos passions, quoi qu’il en puisse être ; et c’est ce qui fait que nous n’hésitons pas lorsqu’il faut agir, malgré l’incertitude de nos opinions. Peu importe, disent les hommes, de savoir où est la vérité, sachant où est le plaisir.
On ne fait jamais rien d'extraordinaire, de grand et de beau, qu'en y pensant plus souvent et mieux que les autres.
L'histoire est composée de ce que les hommes font contre leur propre génie.
La constitution de notre nature est telle que notre esprit a besoin de beaucoup de relâche afin qu'il puisse employer utilement quelques moments en la recherche de la vérité, et qu'il s'assoupirait au lieu de se polir s'il s'appliquait trop à l'étude.
Il y a une loi avant les lois : pour venir en aide à un humain sans toit, sans pain, privé de soins, il faut braver toutes les lois.
Notre dégoût n’est point un défaut et une insuffisance des objets extérieurs, comme nous aimons à le croire, mais un épuisement de nos propres organes, et un témoignage de notre faiblesse.
Qui a une idée vraie sait en même temps qu’il a une idée vraie et ne peut douter de la vérité de sa connaissance.
Les actes des hommes de bonne foi ont comme ultime signification la recherche de la liberté en tant que telle.
Le style est comme le cristal : sa pureté fait son éclat.
Il est peu et de réussites faciles, et d'échecs définitifs.
L'homme, ce rêveur définitif.
La vérité échappe au jugement, comme les faits échappent à la mémoire : les diverses faces des choses s’emparent tour à tour d’un esprit vif, et lui font quitter et reprendre successivement les mêmes opinions. Le goût n’est pas moins inconstant : il s’use sur les choses les plus agréables, et varie comme notre humeur.
Si ma conscience du passé et de l’avenir me rend moins conscient du présent, je dois commencer à me demander si je vis vraiment dans le monde réel.
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